Trouver le code de la réussite – Escape Hunt BORDEAUX (Partie 2)
Quelle est la façon de communiquer la plus efficace pendant une partie ?
C’est intéressant parce qu’on aurait tendance à croire que la communication verbale serait la plus efficace. Mais en fait, la communication visuelle est la meilleure. Balancer une phrase dans la salle:
« Bon bah au fait le coffre rouge c’est bon c’est ouvert. »
Tu redemandes 2 minutes après tu en as un qui sait même pas que le coffre rouge a été ouvert, un autre qui n’a même pas entendu rouge, et l’autre qui a juste compris rouge et qui cherche un truc rouge dans la salle. Donc souvent ce qu’on dit, ou ce qu’on gueule plutôt dans la salle c’est :
« Ok! Écoutez moi bien, là, 30 secondes. (C’est un combat à chaque fois pour monopoliser l’attention de tout le monde) Vous voyez ça, c’est ouvert c’est bon. »
Et après chacun reprend son activité. On s’oblige à montrer les choses plutôt qu’à les dire. On essaye quand même le plus souvent possible de montrer ce qu’on a fait ou ce qu’on est en train de faire. Ça s’imprime beaucoup plus. Sachant que dans une salle tu as un milliard d’indices, de choses écrites, tu passes un temps fou à analyser les choses et si on te les a pas montré, une phrase comme ça dite, toi t’es tellement concentré sur ta tâche que il y a moyen d’oublier ou de ne pas entendre.
C’est quoi l’avantage de jouer pour une équipe, un groupe de jouer à un escape game ?
Contrairement à d’autre activité qui peuvent être discriminantes, par exemple le laser game, le paintball, là ce qui est bien c’est que tout le monde peut gagner. Ce n’est pas une question de force, ni d’intelligence brute, c’est simplement un peu de logique, un peu de curiosité et un peu de manipulation et ces trois choses là tu peux les retrouver chez n’importe qui. Et ce qui est génial dans ce genre de jeu c’est que dans une entreprise où tu as des liens hiérarchiques; quand des gens hiérarchiquement sont « en bas » et trouvent des choses, ça redistribue complètement les cartes à l’intérieur de la pièce. Et cette personne peut même être propulsée en tant que leader. Donc quand tu rentre dans la salle tu n’as plus d’ étiquettes. Cela ne dépend que de ce que tu fais souvent dans les premières minutes.
Pour les entreprises, il y a pleins d’équipes qui ne se connaissaient pas, et l’effets positifs c’est que les gens ont brisé la glace après une partie, et finissent par se connaître. On a souvent des meetings de grandes boîtes nationales qui regroupe les directeurs commerciaux des quatre coins de la France pour une partie. Ca leur permet vraiment en très peu de temps, en une heure dans un espace en plus confiné de lancer la conversation, de lancer le reste de la journée.
Tu parlais de leader tout à l’heure, n’y t-il pas l’inverse ? Quelqu’un qui va servir à rien ? Et si oui, comment faire en sorte qu’il ne fasse perdre l’équipe en la ralentissant ?
Et bien si justement, et d’ailleurs nous on trouve assez drôle le fait que même avec l’habitude, en jouant souvent les quatre même ensemble, y a souvent un mec qui sait qu’il va être le plot du groupe, qui va servir à rien et qui va passer son temps à essayer de raccrocher des wagons, à passer derrière quelqu’un en mode « ah non c’est fait » et qui va rien trouver. C’est super frustrant parce que plus tu as l’habitude de jouer, plus très tôt dans le jeu tu sais que tu vas être ce mec. Et à l’inverse dans les 5 minutes tu sens que c’est toi qui a enclenché la dynamique de victoire.
Le plot ralentit carrément le groupe, l’idée c’est que le chef d’orchestre puisse aussi arriver à le remotiver ou reprendre avec lui quelque chose. C’est pour ça que nous on s’efforce à faire des couples après quand c’est un groupe impair c’est impossible. Être à deux permet aussi de réengager l’autre personne avec qui tu es.
[Bruit mystère – On me dit que ça vient du manoir mais je ne spoilerais pas – Peut être est-ce un joueur qui est resté enfermé ?]
Comment faites vous pour vous démarqué des autres escapes games ?
Pour commencer dans le marché des escape game chaque salle est unique, donc tu as toujours le moyen de faire quelque chose que tu n’avais jamais fais ailleurs et de te dire juste « waaooooow ».
Et justement ne pas rentrer dans la salle et se dire : « ah ouais ça c’est déjà vu, ça c’est un cadenas comme ça, ah ouais ça faut mettre un aimant, ça c’est un truc classique.. ». C‘est très rare de rentrer dans une salle et d’avoir 80% de la salle que t’as déjà vu ou déjà fait ailleurs, peut être qu’un jour ça arrivera mais aujourd’hui il y a tellement de créativité que tu peux jamais savoir ce sur quoi tu vas tomber.
Ensuite ce qui fait notre force c’est que nous faisons de la veille en permanence. C’est à dire que depuis le premier jour, et ensuite tous les 4-5 mois, il y a pas un moment où on se pose pas sans se demander :
« ok qu’est-ce que l’on pourrait améliorer ? »
On veut essayer d’être au mieux du marché. Le but c’est que si une personne a testé peut être 20 escape game avant, quand il va joué ici pour la première par exemple le salle mystère de St Emilion il ne doit pas être déçu. C’est pourquoi on essaye toujours de maintenir le niveau de nos jeux au top. On essaye de prendre en compte ce que nous disent les clients, nos joueurs.
Pour nous c’est très important d’aller tester d’autre salle en faisant des voyages express pour aller voir ce qui se fait de mieux, en France et partout dans le monde. Et d’essayer de récolter des mécanismes de jeux, voir comment ils essaient d’animer leurs parties. Par exemple on s’est rendu compte en Russie que aucun des maîtres du jeu, les masters n’appelaient pas au téléphone, c’était simplement par micro et par diffusion pour communiquer à l’ensemble de l’équipe. C’est ce nouveau mode de communication que l’on a mis en place dans la salle du Manoir de Holmes. Là tout le monde a l’info, elle est diffusée à tout le monde en même temps.
Un mot pour la fin ?
On a un deuxième local qui va ouvrir dans Bordeaux, vers mai/juin 2018. Il y aura un petit jeu de piste pour trouver le lieu. Et là bas il y aura au moins 3 salles sur un même thème qui vont sortir dès l’ouverture. Ça sera un asile psychiatrique.
Enfait, on a décidé avec d’autres associés de construire un escape game un peu particulier, un escape game en réalité virtuelle. La marque s’appelle Virtual Room : https://www.facebook.com/virtualroombordeaux/ C’est déjà lancé à Paris et Bruxelles. On l’a testé, et on s’est pris une claque. Tu mets ton casque, t’as deux manettes et par exemple tu joues avec trois autres potes. Chacun des membres de l’équipe va avoir une petite room qui lui est dédié avec des murs. Tu as à peu près 9m² pour toi, mais tu vois pas les autres.
Par contre une fois que tu as mis le casque, là tu es projeté dans une réalité virtuelle où tu es proche des autres c’est à dire que là on peut être près dans le jeu. On peut se tchecker, se passer des objets etc… On va pouvoir, en équipe, faire pleins d’actions dans ce monde virtuel pour pouvoir progresser de la même manière qu’un escape game classique.
Sauf que ce qui est différent c’est que là on est pas limité en budget de décor. On peut faire ce qu’on veut comme t’emmener sur la lune, au temps des Pharaons ou encore te mettre devant la tour Eiffel. On peut essayer de te faire voyager n’importe où. L’immersion elle est complètement folle.
Pour le type d’action c’est moins orienté dans la réflexion, ça va être plus orienté fun. Mais tu vas quand même avoir des choses à résoudre . Ce ne sera pas des énigmes de logique, ce sera des énigmes de manipulation, que des choses de collaboration à faire.
Il va y avoir des béta-test avant le lancement. Du coup avec plaisir tu pourras le tester. Il y aura besoin de méta-testeurs donc faudra qu’on fasse des équipes d’un peu tous les milieux, un peu tous les âges. Le jeu marche super bien car il est déjà en fonctionnement à Paris et Bruxelles, mais c’est histoire de se roder qu’on puisse voir un peu les premier feedbacks avant le lancement officiel.
(Il me l’a promis, à moi la l’escape en réalité virtuelle. Ca sera aussi l’occasion d’en faire un article spécial une fois tester.)